Chaque hiver, le Québec affronte les conditions météorologiques rigoureuses avec une arme à double tranchant : le sel de déglaçage. Utilisé massivement pour déglacer les routes et assurer la sécurité des usagers, ce produit bénéfique n’est pas sans conséquences néfastes, particulièrement pour nos précieuses infrastructures en acier et en béton.
L’impact destructeur sur les ponts et les routes
Le sel de déglaçage, composé principalement de chlorures Telles que le chlorure de sodium (sel de table), le chlorure de calcium ou le chlorure de magnésium, est essentiel pour empêcher la formation de glace sur les routes. Cependant, son effet corrosif sur les structures métalliques et en béton est bien documenté. Ces produits agressifs pénètrent profondément dans le béton et atteignent l’acier d’armature, provoquant ainsi une corrosion accélérée et des dégradations structurelles prématurées.
Un exemple frappant est celui du Pont Champlain à Montréal, démoli en 2023, dont la durée de vie a été significativement raccourcie par l’action corrosive des fondants routiers. Initialement conçu pour durer bien plus longtemps que ses 57 ans, il a dû être remplacé à grands frais, illustrant parfaitement les coûts élevés liés à l’utilisation intensive du sel de déglaçage.
Coûts économiques et environnementaux considérables
Les répercussions économiques sont tout aussi alarmantes. Chaque tonne de sel de déglaçage épandue sur les routes québécoises entraîne des coûts directs évalués entre 469 et 1450 dollars en dommages aux infrastructures et aux véhicules, selon des études citées par le Ministère des Transports du Québec. Sur une échelle provinciale, cela représente des coûts directs pouvant atteindre plusieurs milliards de dollars par an, sans compter les coûts indirects liés aux perturbations de trafic et aux réparations périodiques.
L’impact sur l’environnement est également préoccupant. Le sel de déglaçage, une fois dissous par la fonte des neiges, s’infiltre dans les sols et les eaux de surface, contaminant les écosystèmes aquatiques et menaçant la qualité de nos sources d’eau potable. Des plans d’eau comme le lac Clément, au nord de Québec, sont particulièrement vulnérables aux eaux de ruissellement chargées en sels de voirie, mettant en danger des sources d’eau cruciales pour la ville.
Alternatives prometteuses : vers une gestion plus durable
Face à ces défis, des alternatives au sel de déglaçage traditionnel commencent à émerger. À New York, par exemple, des produits comme l’acétate de potassium est utilisé avec succès pour préserver les ponts emblématiques de la ville tout en réduisant l’impact environnemental. Bien que plus coûteux à l’achat initial, ces fondants alternatifs offrent une durabilité accrue et des avantages écologiques significatifs.
Au Québec, des initiatives locales comme l’utilisation d’abrasifs complémentaires, de jus de betterave qui rendent les grains de sel collants et permettent de réduire les quantités nécessaires, ainsi que des acétates organiques biodégradables, montrent également un potentiel prometteur. Ces solutions nécessitent cependant des investissements initiaux plus importants et une volonté politique soutenue pour leur adoption à grande échelle.
Référence : https://www.journaldequebec.com/2023/03/13/le-sel-ronge-nos-ponts-en-acier-et-en-beton
Comment protéger l’acier des attaques du sel ?
La solution est sensiblement simple, il faut recouvrir l’acier des armatures d’un revêtement. Il faut empêcher le sel d’entrer en contact avec l’acier nu. La vraie question est comment choisir le meilleur revêtement? Il y a beaucoup de facteurs qui entrent dans l’équation. Étant donné que ce sont des travaux majeurs, nos ingénieurs (es) doivent se référer aux produits homologués par le MTQ au Québec.
Le Rust-Anode Primer figure parmi les produits homologués et offre une solution qui se distingue des systèmes de peinture conventionnels. En ayant une protection cathodique avec le zinc qui se sacrifie pour protéger l’acier, la durée de vie est très grande. La différence est encore plus grande lorsqu’un impact fait en sorte que l’acier est à découvert. Contrairement aux systèmes de peinture, le Rust-Anode Primer ne boursoufle pas, l’humidité et les contaminants n’affecteront pas le film sous-jacent, et seule une légère cicatrice de rouille sera visible, limitant ainsi grandement la destruction de la structure.
Autres points importants;
Le Rust-Anode Primer résiste aux sels de façon exceptionnelle pour avoir passé 10 en test de corrosion cyclique ASTM D5894. La modification que nous avons demandée lors de se test, était de faire varier la température durant le test passant de 25°C à -23°C, pour simuler la saison hivernale. À titre de comparaison des performances, des plaques d’acier galvanisé à chaud ont été mises à l’essai simultanément, et le Rust-Anode Primer a obtenu des résultats très comparables
Un autre avantage à noter est que le Rust-Anode Primer peut être recouvert d’une peinture de type polyuréthane pour obtenir une couleur spécifique et augmenter sa durabilité. Il est à noter que nous suggérons de ne pas recouvrir le Rust-Anode Primer pour des raisons économiques, ainsi que pour faciliter sa maintenance dans le temps, car l’enduit a la propriété d’être recouvrable par lui-même en tout temps sans avoir recours à un nettoyage par projection d’abrasifs (sandblast).
Finalement, un des points culminants de la protection de l’acier est la maintenance. Lorsque des problématiques de rouille et de corrosion sont observées, il est primordial de les prendre en charge le plus rapidement possible pour éviter des coûts élevés de maintenance et la détérioration accélérée de nos structures. Il est prouvé que les coûts de maintenance préventive sont sans aucun doute la solution à adopter pour réduire les coûts à long terme et ainsi minimiser l’impact sur la remise à neuf des infrastructures.
Conclusion : trouver l’équilibre entre sécurité et durabilité
En conclusion, bien que le sel de déglaçage reste présentement la solution utilisée pour assurer la sécurité routière de nos routes Nord-Américaine pour assurer la sécurité routière en hiver, son utilisation intensive pose un défi majeur pour nos infrastructures et notre environnement. L’avenir réside dans l’adoption de solutions alternatives plus respectueuses, capables de préserver nos infrastructures tout en réduisant notre empreinte écologique. La recherche continue et l’innovation dans ce domaine sont essentielles pour trouver l’équilibre optimal entre sécurité, durabilité et préservation de notre environnement naturel.